N° PA18000069 - Moulin à eau de la Chappe
Mis à jour le 21-05-2023
Adresse :
4 impasse du moulin de la Chappe
Coordonnées GPS :
Fiche officielle
Propriétaire :
propriété privée
Siècle :
13e siècle;18e siècle;19e siècle;20e siècle
Date :
2022/02/09 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr
Historique :
L'existence du moulin de la Chappe est attestée en 1241 sous l'appellation de « Charasse » ou « Charosses » car il était situé sur une voie romaine carrossable, recouverte d'une chape, qui franchissait la rivière « Auron » à cet endroit, par un pont aujourd'hui disparu. L'Auron s'écoule dans un environnement essentiellement agricole, depuis sa source dans le département de l'Allier jusqu'à sa confluence avec l'Yèvre, au niveau de Bourges. Dans la cité, l'Auron faisait mouvoir quatre moulins dont celui de la Chappe qui est aujourd'hui le seul en activité. Après avoir subi une inondation, le moulin fut reconstruit en 1428, par ses propriétaires, les chanoines de la Sainte-Chapelle de Bourges, comme étant aux droits de l'ancienne abbaye de Saint-Hippolyte de Bourges. L'une des vannes par lesquelles le moulin contrôlait le courant qui alimentait la roue, porte la date de 1441. Le chapitre de la Sainte-Chapelle demeura propriétaire du moulin jusqu'à sa vente comme bien national en 1792. Vers 1560, la gravure de Joris Hoefnagel représente, établi au milieu de l'Auron, le moulin de la Chappe et le pont qui, rive droite, le reliait à la cité près de la porte de la Chappe, et, rive gauche, aboutissait à des chemins qui traversaient des prairies. Un second pont franchissait la rivière un peu plus en en aval, à l'emplacement actuel du pont d'Auron, face à la porte du même nom qui était l'entrée sud de la ville. Sur les plans et les vues de Bourges des XVIe et XVIIe siècles, le moulin de la Chappe semble n'être constitué que d'un seul bâtiment. C'est sur ses fondations que repose la plus élevée des constructions qui composent aujourd'hui le moulin. Sur le plan cadastral de 1814, à l'emplacement de l'ancien pont disparu vers 1700, une nouvelle construction abrite la roue. Au XIXe siècle, « l'usine » était mise en mouvement par une roue hydraulique qui prenait l'eau par-dessus. Des pales de bois étaient fixées sur une armature métallique. La roue encore en place mais en mauvais état est à l'arrêt depuis 1973. La minoterie toujours en activité est mue par l'électricité. Au XVIIIe siècle, entre le bâtiment du moulin et la rive droite, ont été construits un radier en équerre, constitué de dalles de pierres et un pont qui reliait le moulin à la ville. Un déversoir bâti en 1818, haussé en 1828 puis entièrement reconstruit en béton en 1873, fut posé sur le radier. La rivière qui s'élargit légèrement devant le barrage, y retombe 1,20 m ou 1,40 m plus bas selon les étiages. La traversée de Bourges par le canal de Berry en 1832 et la création d'un port de marchandises modifièrent les lieux. Le site du moulin de la Chappe fut utilisé pour maintenir la retenue des eaux nécessaires à l'alimentation du canal de Berry. Les eaux venant d'amont se fondent dans un bassin aux berges en parement perré, créé en 1864. Dans cette « râcle », les eaux sont distribuées entre le canal et le bras de la rivière qui fait tourner le moulin. Le fonctionnement de l'usine se trouve subordonné aux besoins de la navigation qui doit être satisfaite avant lui. Le canal qui a participé à l'industrialisation du quartier, fut déclassé en 1955 et en partie comblé en 1976. Le corps de bâtiment principal, construit sur les bases de celui du XIIIe siècle, abrite les mécanismes et la minoterie. Il a été surélevé une première fois vers 1910 et une seconde en 1928. Au-dessus d'un rez-de-chaussée où sont les mécanismes liés à la roue, il s'élève sur quatre niveaux. A la suite du corps de bâtiment principal, du côté de la rive gauche, se trouve une seconde construction. Elle a conservé une trompe d'angle en pierre d'appareil, qui témoigne d'une certaine recherche de stéréotomie, et un contrefort visible sur une gravure de 1851. Au-dessus de la trompe, une inscription garde le nom du maçon Dardeau et la date 1776. Sous ce corps de bâtiment reconstruit en 1879-1880, s'ouvrent les voies des cinq vannes de décharge. Une sixième est placée entre la voie de la roue motrice et le déversoir. En 1876, fut créé un exutoire reliant l'Auron en aval du moulin de la Chappe, au canal de Berry en aval de l'écluse de la Chappe. Il servit à alimenter le canal de Berry en eau.